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24 Films par seconde

19 décembre 2010

The Tourist

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Va bosser feignasse !

 

Ca y est les vacances sont là, et avec elles le risque de prendre de mauvaises habitudes qui ne manqueront pas de perdurer bien après la rentrée. Heureusement pour les étudiants de tout poil, un film est là pour empêcher qu’une telle chose ne se produise et leur permette au cours de cette période chômée de garder en tête les bons réflexes : ce film c’est The Tourist. En effet, The Tourist raconte l’histoire d’un étudiant, ou plutôt de bon nombre d’étudiant, venus s’échouer sur les sièges inconfortables des amphithéâtres sans qu’on leur ait véritablement dit pourquoi et sans d’ailleurs qu’on ne le sache vraiment. Voilà donc le héro obligé à rester des heures assis à encaisser un discours incompris par son auteur lui-même, le tout en forçant un acquiescement, le plus souvent faussement intéressé, parfois grave (pour les choses compliquées), ou même amusé (pour les choses triviales). La majorité de son énergie servant alors, durant ces séances, à détecter quand utiliser telle ou telle attitude. Seulement lui il en a vite très marre, oui parce que c’est bien beau les cours magistraux à 8h00 du mat’, mais à cette heure-ci, lui, il cuve son vin (il faut bien liquider les 200 000 litres de la soirée beaujolais nouveau qui ne sont pas partis, tout le monde ayant eut l’estomac troué dès le premier verre). Du coup il n'y met que rarement les pieds, n'y faisant un tour que lorsque son taux d'absence ne l'oblige à venir signer la feuille de présence ou bien pour pouvoir somnoler au chaud lorsque le chauffage central de sa cité U tombe en panne en période de froid record. Quant aux TPs, c’est quand même bien plus marrant de se taper des parties de Plant vs Zombies, de Bridge Constructors, ou de Frontline Defense  et ses variantes plutôt que de s’acharner à faire marcher quelque chose qui ne réussira pas même après 4 heures d’essais intensifs. Pour ce qui est des TDs ça va encore… la première heure du moins, passer le tour d’horloge il vaut mieux en effet entamer la discussion avec le voisin pour préserver ses neurones. Le mieux dans tout ça c’est que de toute façon, même en en foutant pas une et bien le touriste il aura quand même son année. Pourquoi ? Tout simplement parce que tous les gens de sa promo son également des touristes et qu’au final, bah il faut bien finir par avoir son quota de diplômes.  De toute façon à quoi bon se casser le cul ? Ca fait des années qu’on nous rabâche que les chinois vont finir par nous bouffer, alors autant profiter du peu qu’il nous reste…

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12 décembre 2010

Nowhere Boy

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Nulle part et même pas ailleurs

 

Il y a trois ans sortait I’m Not There l’histoire d’un mec qui n’est pas là, l’adaptation réussie de la comptine L’empereur, sa femme, et le petit prince. Le film débutait par une scène où le facteur apporte un colis, sonne à la porte de l’immeuble, sonne à nouveau avant de finalement l’ouvrir avec son passe-partout. Une fois à l’intérieur il s’arrête devant la rangée de boites aux lettres et parcours les étiquettes du regard. Avant même d’avoir trouvé le nom, il sort déjà son stylo pour remplir l’avis de passage car on voit que les boites sont bien trop petites pour contenir le paquet qu’il tient sous le bras. Ses yeux finissent rapidement par s’arrêter sur l’une d’elle et l’on n’entend plus alors que le son du stylo parcourant maladroitement la feuille associé au frottement de la manche du blouson du facteur sur le carton du colis. A ce moment le plan s’élargit jusqu’à ce qu’on entrevoit une porte à l’extrémité droite de l’image. Dès lors la caméra se rapproche petit à petit de cette porte, que l’on devine rapidement être celle du destinataire du mystérieux paquet. A mesure que le plan se ressert, l’angoisse monte car on entend toujours le stylo courir sur le papier et on sait que cette course ne sera pas longue, alors à chaque seconde la question se pose à nouveau : la porte s’ouvrira-t-elle ? Et puis, lorsque l’écran ne contient plus qu’une poignée que l’on s’attend à voir tourner, un bruit sec et métallique nous surprend. Cependant ce bruit n’est pas celui du pêne se retirant de la gâche mais celui du battant métallique se refermant sur la fente d’une boite après le passage d’une lettre : l’avis de passage est glissé, l’homme n’aura pas son colis car il n’est pas là.  

 

Nowhere Boy n’est ni plus ni moins que la suite de ce film. Comme c’est souvent le cas dans les suites de films à faible budget gratifiés d’un succès dépassant toutes espérances, le changement d’échelle est total. Ainsi on quitte le simple immeuble pour un cadre mondial, rien que ça ! Ceci est tout bonnement dû au scénario : agacés de ne jamais trouver l’homme chez lui, l’empereur, sa femme et le petit prince partent à sa recherche à travers la ville, la région, le pays, le continent… (Le facteur, lui, ne les accompagne pas car après tout il n’en a rien à faire que l’homme soit là ou non). S’en suit donc une enquête haletante au cours de laquelle les trois membres de la famille écument les bars, hôtels, restaurants, stations services, à la recherche d’indices ou de personnes pouvant témoigner du passage ou de la présence de l’homme. Comme dans beaucoup de films de ce genre, les scènes de recherches sont entrecoupées de passages montrant la personne recherchée dans des lieux suffisamment découverts pour pouvoir en connaitre leur nature mais ne dévoilant jamais totalement leur position réelle. Un jeu d’image permettant de captiver le spectateur : ce bureau de tabac dans lequel l’homme est venu acheter un ticket à gratter n’est-il pas celui dans lequel se trouvaient plus tôt ses poursuivants ? Ces toilettes dans lesquelles il est en train de se soulager ne sont-ils pas ceux du restaurant dans lequel la famille se restaure actuellement ? Le problème dans Nowhere Boy, c’est que, comme le titre l’indique, l’homme n’est nulle part. Du coup ces plans se résument alors à une succession de paysages vides, ici un banc d’arrêt de bus désert laissé en plein vent au bord d’une route peu fréquentée, là une minuscule chambre d’hôtel sans locataire figée dans le temps par un papier peint défraichi et une lumière ternie par son passage au travers de rideaux récoltants la crasse depuis les trente dernières années. Du coup, forcement, comme dans le premier opus, l’empereur, sa femme et le petit prince ne parviennent pas à trouver l’homme, mais ça on le savait déjà dans la comptine.

28 novembre 2010

Harry Potter et les Reliques de la Mort - Partie 1

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Harry’s chasing the dragoon

 

Le revoilà, aussi attendu qu’un nouvel épisode de Star Wars par d’obscures geeks aux teints pales réfugiés dans une cave, qu’un nouveau produit Apple par des consommateurs en manque, qu’un messie par les croyants, qu’un Lionel Messi par les footeux et qu’un Lionel Jospin par les socialistes : Harry Potter est de retour. Pourtant l’innocent sorcier au cœur pur aurait surement connu un succès moins fulgurant et populaire si les gens avaient eu vent de sa vraie nature et si les parents, trop contents de voir leurs enfants se saisir d’un livre de leur propre chef, ne s’étaient pas attelés à lire entre les lignes. Oui, car Harry Potter, le brave orphelin affrontant sans peur son destin n’est en fait qu’un banal dealer. Vous en doutez ? Pourtant les indices abondent dans les récits de ses aventures. Comment en effet ignorer la vraie nature d’un adolescent étudiant dans une école dirigée par un vieux rasta, trop épuisé et défoncé pour faire ses dreads ? Ecole, abritant par ailleurs en son sein quatre gangs sans foi ni loi, présentés aux yeux du public naïf comme d’innocentes fraternités d’élèves, alors que les couleurs criardes et ridicules qu’ils arborent fièrement ne peuvent et le langage incompréhensible pour les non-initiés qu’ils emploient à longueur de temps en aucun cas laisser planer le doute sur leur véritable nature (On peut d’ailleurs déduire, en se basant sur l’étrange zigzag runique scarifié sur son front, qu’Harry fait partie intégrante des Hell’s Angels). Ecole dans laquelle les élèves passent leur temps à fabriquer des « potions » à partir d’ « herbes magiques », potions leur donnant d’étranges hallucinations peignant le monde de milliers de couleurs et le peuplant de créatures mystiques et fantastiques. Et que font-ils lorsqu’ils n’étudient pas ? Ils volent sur des balais, non ils ne volent pas : ils « planent ».  Et ce n’est pas ce dernier épisode, mettant en scène l’affrontement entre Harry et son plus grand rival, un baron de la drogue au visage déteint par la prise excessive de cachets et dont le nez, ravagé par la cocaïne, a du se faire amputé avant que la gangrène ne le prenne à la tête, qui irait contredire cette analyse. Non franchement, les parents feraient mieux d’empêcher leurs enfants et adolescents de se diriger vers se film avocat de la dépravation et des drogues dures pour les rediriger vers de grands classiques innocents et éducatifs tels que Scarface, film sponsorisé par Mercurochrome, apprenant à faire face aux coupures, éraflures, brulures, échardes et autres bobo de la vie quotidienne, ou bien encore Le Parrain, grande saga familiale idéale pour redonner des valeurs à une jeunesse égarée.

 

Ah autrement pour en revenir à Harry Potter, sachez que ce dernier épisode a été divisé en deux films, cependant inutile d’aller voir le deuxième : de toute façon il meurt à la fin.

 

 

20 novembre 2010

Mon Babysitter

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Le film révélé par le Canard Enchainé

C’est fou la propension qu’on les choses qui vous ferait passer au mieux pour un ringard ou un abruti, au pire pour un gros pervers, à devenir soudain classes et dans le vent dès lors que les stars s’en emparent. Et les exemples ne manquent pas, prenons le divorce : constat d’échec souvent couteux pour le citoyen lambda, il devient le symbole d’une vie nouvelle assortie à une remarquable source de revenus (et de pub) pour n’importe quelle star. Que dire également de l’engagement humanitaire ? Attitude faisant passer le commun des mortels pour un hippie pouilleux ne prenant pas de douches afin de préserver les ressources en eaux et ne se nourrissant que d’herbe prémâchée par les moutons de sa ferme perdue dans le Larzac là où elle caractérise une star consciencieuse défendant la veuve et l’orphelin. Habillé avec le plus de mauvais goût possible ? Vous gagnez une place directe pour M6 et son Nouveau look pour une nouvelle vie où vous vous ferez copieusement ridiculiser au beau milieu d’une rue à vous les geler pendant que des passants vous dénigrerons le plus possible en espérant que leur prestation soit assez hard pour être retenue. Vous êtes une star ? Vous n’êtes pas ridicule, vous êtes Lady Gaga… euh ouais d’accord vous êtes quand même ridicule mais au moins vous êtes riche. Vous avez fait un contrecœur une sex-tape pour faire plaisir à votre petit ami pour son anniversaire, vidéo que celui-ci c’est empressé de mettre sur le net ? Vous êtes une grosse salope. Vous êtes une star ? Vous êtes Paris Hilton… euh ouais bon du coup vous êtes quand même une grosse salope mais au moins vous êtes riche

 

Dernière attitude de star devenu le nec plus ultra : les femmes couguars. Mais si vous savez bien ces femmes mures sortant avec des jeunes de 20 ans leur cadet, et qui, il y a quelques années encore étaient justes bonnes à être invitée par Delarue, (vous savez celui ayant fait entrer les montreurs de foire dans le vingt et unième siècle) pour tenter de vous justifier sur les huées du public. C’était sans compter la starisation du phénomène : désormais la femme couguar s’affiche en couverture des plus prestigieux magazines (… enfin Paris Match quoi). Forcement, il n’a pas fallut longtemps pour que des producteurs en tous genres voient là un bon moyen de se faire un bon paquet d’oseille. Attention toutefois, car, comme c’est bien souvent le cas, la publicité est mensongère.  En effet, si Mon Babysitter, met bien en scène un couple affichant une grande différence d’âge, on est ici loin de la quarantenaire sexy se baladant au bras de son play-boy de superette de 20 ans. Non, ici on tape un cran au dessus, enfin un cran… disons une bonne trentaine d’année. Et oui, après Red, il semblerait que cette semaine soit celle de la gériatrie au cinéma.

 

Mon Babysitter c’est donc l’histoire de Liliane. Son problème c’est qu’elle ne peut rien faire toute seule, qu’il s’agisse de descendre les escaliers, prendre son petit-déjeuner sans en renverser, se laver, d’aller se coucher ou encore signer un chèque. Pas terrible comme situation, pas terrible à ceci près que Liliane, bah elle est pleine aux as. Du coup elle passe une annonce pour se trouver quelqu’un pour la faire manger, la laver, la coucher, une baby-sitter quoi, enfin une, plutôt un, parce que ce n’est pas parce qu’elle est diminuée qu’elle n’a plus envie de prendre du bon temps la Liliane. Arrive ainsi Eric, bon je dis Eric mais il pourrait tout aussi bien s’appeler Nicolas, François, Xavier ou Jean-François. Là c’est le coup de foudre : les deux ne peuvent plus se quitter, qu’il s’agisse d’essuyer un filet de bave persistant à la bouche de sa belle, de lui donner son bras pour franchir une marche, de lui faire traverser la rue, de lui poser le doigt sur le clavier du distributeur de billet ou bien encore de lui tenir son stylo pour signer un chèque, Eric est toujours là. Une idylle digne des plus grands films d’amour et qui aurait pu durer éternellement… oui mais voilà, qui dit film d’amour dit passage sous tension où le couple si modèle est prêt à se déchirer violemment. Car forcement, un bonheur si parfait fini par susciter la jalousie et très vite les gens se mettent à attaquer les deux tourtereaux… ah les salauds ! Et comme il fallait bien innover un peu, la vindicte du peuple aura raison du happy end. Ainsi Eric finit par perdre son job de baby ou plutôt mamy-sitter et Liliane, elle, se retrouve à nouveau seule, enfin seule pas pour longtemps, car des baby-sitters dans ce genre il n’en manque pas, et puis c’est bien connu, dès qu’il y a de l’argent en jeu, les films finissent toujours par avoir une suite.

17 novembre 2010

Red

Red


Papy fait de la résistance

 

Cela devait bien finir par arriver un jour : après des années, des décennies, des siècles à être restés dans le silence, bien callés dans un rocking chair entre la cheminée et le pot de fleur hors de prix mais également hors de goût reçu il y a bien longtemps en cadeau de mariage et qu’on a laissé là, non pas pour s’y être habitué, mais pour ne pas froisser l’auteur de cet encombrant cadeau, auteur dont on a malheureusement oublié le nom, ce qui, en substance et bien dommage puisque, ce dernier étant mort depuis belle lurette, ce petit effort de mémoire aurait pu permettre de se débarrasser de l’encombrant et exubérant vase. Reclus donc, dans ce recoin oublié ou on ne gène personne, juste là où l’on dépose les vieux programmes télé flattant en couverture les stars éphémères de la téléréalité et qu’on conserve quand même « au cas où », parce que « s’ils étaient en première page, cela devait quand même être quelqu’un d’important ». Laissés là sans même pouvoir atteindre la télécommande et changer de chaine à la faveur des Chiffres et des Lettres ou même de Question pour un Champion, n’ayant sous la main qu’une simple grille de mot croisés que la gâterie fera remplir à l’aide de lettres dérobées malicieusement lors d’une lointaine partie de Scrabble.

 

Car oui, aujourd’hui les vieux en ont assez et ils se lèvent pour le dire, du moins ils essayent, maladroitement, ah celui-ci s’est cassé la hanche, celui là ne peut pas : il est paraplégique, celui-là y est presque, encore un dernier souffle, ah mince il faut le mettre sous assistance respiratoire, ah tiens en voilà un qui a réussi, à non en fait il a toujours été debout : il ne peu plus s’assoir à cause de ses hémorroïdes. Bon d’accord ils ne se lèvent pas, mais la colère, elle, est bien là. Oui, ils en ont marre de toucher une retraite de misère à peine suffisante pour se payer une place pour le prochain spectacle de Frank Michael, marre de devoir atteindre la prochaine canicule pour pouvoir enfin tirer leur révérence, marre que, pour empêcher cela, on vienne les asperger tout l’été à grand coup de brumisateur, marre qu’on les laisse toute l’année dans un appartement au papier peint à fleur défraichi pour ne les ressortir qu’une ou deux fois par an aux armistices où ils restent figés sur leur fauteuil roulant sous la pluie pour qu’au bout de 4 heures un politique vienne leur taper sur l’épaule comme s’ils s’étaient rencontrés au bistro du coin.

 

Et attention, ils sont prêts à en découdre ! C’est donc parti pour des poursuites en déambulateur à couper le souffle (heureusement que la plupart son sous assistance respiratoire), des bombardements de poches d’urine fraichement recueillie, des interrogatoires de personnes atteintes d’Alzheimer poussant les policiers au suicide et bien d’autres défis à vous donner plus de tremblement que la maladie de parkinson pour cette armée de centenaires menée par une élite de choc : des hommes accrocs au Viagra et des femmes piquées au vif mais surtout au Botox. Le tout bien entendu servi par dialogues d’une grande intensité où le ton monte facilement... faute d’appareils auditifs distribués en nombre suffisant. Et même si c’est un remake (ce film est en effet directement adapté de l’épisode de South Park- Rencontre du Troisième âge -), cela n’en reste pas moins un très bon film policier, policier ? non, la retraite désormais c’est de la science-fiction.

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10 novembre 2010

Rubber

Rubber

Voie de garage

 

 A l’origine Rubber ce devait être un porno sm tourné à grand renfort de latex. Cependant, faute de budget, le réalisateur s’est rabattu sur un fait divers qui défraya il y a quelques années la chronique d’Auto-Moto et fit la une de Turbo.

 

Ainsi Rubber c’est l’histoire d’un pneu un peu à plat. En effet, il n’en pneu plus de passer pour un dégonflé auprès de ses copains, il n’en pneu plus que les filles se moquent de lui parce qu’il n’a pas de structure radiale, il n’en pneu plus de se taper la honte parce que tout le monde voit son témoin d’usure, et enfin, n’en pneu plus de se vautrer tout le temps dans la moindre flaque d’eau parce qu’il part en aquaplaning alors que tous les autres fendent avec grâce la pellicule aqueuse. Un beau jour, ce qui devait arriver arriva et il finit par péter les plombs pour partir totalement en roue libre. Le voilà donc écumant les routes à la recherche d’un garagiste suffisamment véreux pour le vendre, d’un conducteur trop naïf pour l’acheter, d’une jolie petite cylindrée avec qui il pourrait faire chauffer la gomme. Sur son chemin les cadavres ne cessent alors de s’accumuler, à l’image de cette famille frappée par la mort après que le pneu maléfique ait fait crever leur monospace sur l’autoroute des vacances. Les parents se rendant alors compte que la roue de secours était une option chiffrée à trois zéros sur ce modèle et qu’ils n’ont pas pu prendre afin de remplir leur réservoir, restent désemparés devant ce tracas auquel s’ajoute les cris affamés singeant la plus féroce des bêtes sauvages des enfants répétant sans-cesse « Quand est-ce qu’on arrive ? ». L’ainé, bien décidé à toucher le sable de la plage d’ici la fin de la journée finira par partir seul en stop. Seul son bras se fera emporter par un camion mordant trop facilement sur la bande d’arrêt d’urgence, laissant alors derrière lui le corps se vider de son sang par la plaie béante, sang qui, s’extirpant des veines à grandes giclées viendra entacher nombre de pare-brises pour aboutir alors à un carambolage meurtrier. La mère, quant à elle, abattue par la honte de rester sur le bord de la route comme un rebustde la société, finira par se donner la mort, emportant avec elle le plus jeune de ses enfants pour le préserver de la tragédie. Quant au père, lui et le reste de la famille s’entretueront après de violentes joutes verbales dans lesquelles les enfants lui reprocheront de ne pas avoir acheté de 806 là où lui rétorquera que s’il n’avait pas eut d’enfant il aurait pu partir en avion dans les îles. Une débauche d’hémoglobine qui n’empêchera pas la présence de passages des plus émouvants comme cette scène où le pneu se retrouve face à une décharge jonchée par ses congénères auxquels on mettra froidement feu et qui disparaitront dans un ballet de flammes et fumées toxiques dont la noirceur fera tomber la nuit.

 

Cependant Rubber est avant tout un film policier, et, sa tête ayant été mise à prix par Euromaster, notre rondelle de caoutchouc devra très vite faire face aux plus intrépides et impitoyables justiciers de l’automobile qui mettront tout en œuvre pour l’envoyer au garage, le tout distillé dans un subtile mélange de suspens et d’action. Le chat de Feu Vert finira-t-il par crever le pneu ? Pourquoi le bibendum Michelin est-il devenu anorexique ? Ce mystérieux voyageur perdu en plein désert est-il vraiment venu chez Total par hasard ? Pourquoi l’Orangina Rouge est-il si méchant ? Autant de questions qui trouveront réponse dans Rubber.

7 novembre 2010

Fair Game

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Court Forrest !

 

Qui n’a jamais été en retard ? N’a jamais eu une panne de réveil ? Ne s’est jamais réveillé en sursaut la panique au ventre deux heures après celle prévue ? N’a jamais couru après à bus à s’en rompre les jambes ? Ne s’est jamais précipité sur un quai de gare trempé de sueur ? N’a jamais écrasé trois personnes pour éviter un feu rouge ? N’a jamais lutté contre la montre ? Combattu l’horloge ? S’est acharné contre le temps ? Bref qui n’a jamais été à la bourre ?

Personne, et on ne compte plus les renvois prolongés, carrières brisées, couples détruits, familles divisées et autres accouchements non désirés causés par un retard. Aussi, cela méritait bien un hommage cinématographique. C’est désormais chose faite. En effet, Fair Game c’est l’histoire d’une femme qui doit arriver à l’aéroport dans 45 min. On peut entendre dans sa voix, emprunte d’une certaine tension, que la chose ne sera pas aisée. On peut cependant voir dans son regard d’un bleu ferme et décidé qu’elle ira jusqu’au bout, quoiqu’il lui en coute. Son souffle est sec et régulier, ses pas s’écrasent durement sur le sol, sa poitrine, animée par les vibrations de sa course, rebondit de bas en haut, ses cheveux ne s’agitent pas au vent mais se mêlent à sa sueur pour se coller à son front. Bon le problème c’est que la fille court sur un tapis roulant, le genre que l’on trouve dans les salles de gym. Là forcement, on se dit que ce n’est pas gagné. Bon déjà la fille est blonde, ce qui explique en partie les choses, en plus elle travaille pour la CIA, et là on comprend déjà tout de suite mieux. Qui plus est elle est chargée d’enquêter sur la présence d’armes de destruction massive en Irak, alors pour le coup tout devient clair. Enfin enquête, officiellement, parce qu’à la CIA c’est quand même une sacré bande de misogynes et s’ils ont engagé la fille pour cette mission c’est seulement pour répondre aux exigences imposés par les quotas. Non, en réalité ils ont chargé son mari de s’en occuper, parce que bon ils veulent bien être gentil mais il y a des limites. Du coup pour tenir la fille à l’écart et bien ils la font courir. Comme quoi au final on a beau chercher à réinventer le cinéma, c’est toujours en faisant des blagues sur les blondes qu’on fait vendre un film.

Ah au final la fille loupera son avion, mais ça on s’en doutait un peu, cela dit ce n’est pas grave car Bush, lui, a pu envahir l’Irak, comme quoi tout est bien qui finit bien.

7 novembre 2010

Des filles en noir

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Will Smith n’a qu’à bien se tenir

 

Le remake, un exercice que l’on croit réservé aux seuls réalisateurs américains. Il est vrai qu’on ne compte plus les reprises d’œuvres diverses et variées issues de tous les continents et pays, parfois si peu connues qu’on jurerait que la version revisitée est en fait un original, provenant des Etats-Unis. Un phénomène caractérisant pour les uns un grand manque d’inspiration frappant ce pays, obligeant ainsi ses cinéastes à reprendre les idées de leurs confrères étrangers au même titre que leurs compatriotes des multinationales pillent les ressources de pays exotiques ; symbolisant au contraire pour les autres un simple hommage à des œuvres méconnues. Cependant il n’y a pas qu’outre-Atlantique qu’on se plait à revisiter les œuvres cinématographique et même en France le remake a ses adeptes. Ironie du sort, c’est un film américain qui a été adapté par le cinéma français. Souvenez-vous, c’était en 1997, Will Smith, Tommy Lee Jones, tout de noir vêtus, impitoyables agents de l’immigration terrestre, traquant au péril de leur vie les extraterrestre irréguliers : eh oui il s’agit ni plus ni moins de Men In Black qui se voit ambitieusement revisité à la sauce française. Si le duo original a marqué les esprits, celui choisi pour cette adaptation n’est pas en reste, imaginez : Brice Hortefeu, Eric Besson, impitoyables agents de l’immigration française, traquant au péril de leur vie (enfin pas la leur, celle de ceux qu’ils traquent), les sans-papiers et personnes en situation irrégulière… ah non mince c’est pas ça.

Les filles en noir, comme son nom l’indique, c’est donc Men in Black au féminin. Oui parce que comme pour tous les remakes il y a quelques changements notoire. Vous me direz sur le coup là les réalisateurs ont eu du flair parce que c’est vrai que les scènes d’amitié ambigüe entre filles, c’est quand même plus agréable à regarder que de l’action virile entre mec. Autre modification majeure : plus question ici d’extraterrestres. Oui parce que qui dit remake français dit budget de film français, ainsi contrairement à son homologue américain qui a tendance a repeuplé le film d’effet spéciaux, le remake français lui opère la manœuvre inverse. Adieu donc soucoupes volantes, vaisseaux spatiaux, monstres tentaculaires, armes futuristes, feu nourri de lasers et autres explosions spectaculaires, ici tout a été repensé à la sauce horreur-fantastique. Ainsi le film met en scène un duo gothique au féminin traquant des démons cracheurs de feu… euh non pas des démons cracheurs de feu, trop d’effet spéciaux, et puis la pyrotechnique ça coute cher, en plus il faut prendre une assurance. Un duo gothique au féminin traquant les vampires… euh non pas les vampires, trop cher, il faut acheter des dentiers, les faire voler, engager des chauves-souris… Un duo gothique au féminin traquant des hordes de zombies… euh non pas des hordes de zombies, ça coute des tonnes en maquillage et puis faut embaucher trop de figurants… Un duo gothique au féminin des momies millénaires… euh non pas des momies, il faut des kilomètres de bandages et avec le déremboursement de la SECU plus moyen d’en acheter. Un duo gothique au féminin traquant des hommes invisibles… ah oui tiens c’est bien ça les hommes invisibles : il suffit de filmer du vide et puis en plus ça fait économiser des acteurs. Oui enfin regarder des filles mettre des coups dans le vent pendant 1h30 c’est un peu rasoir quand même. Heureusement le film ayant été tourné à la fin d’un mois d’octobre, le réalisateur a pu nous rajouter des scènes d’action a peu de frais, ainsi Les filles en noir c’est en fait l’histoire d’un duo gothique au féminin agressant des mômes déguisés le soir d’halloween pour leur piquer leurs bonbons, ce qui au final n’est pas mal non plus, comme quoi les américains avec leurs effets spéciaux à couper le souffle ils peuvent bien aller se rhabiller.

5 novembre 2010

La Princesse de Montpensier

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Sex and the château-fort

 

La Princesse de Montpensier, ne nous voilons pas la face, c’est avant tout une histoire de coucheries, parties de jambes en l’air, baise, sexe, ramonage de cheminée (car autrement il fait froid dans le château).Rien d’étonnant à tout cela, puisqu’à la base ce film n’était qu’un porno (on remarquera que l’appellation films pour adultes est totalement désuète et inappropriée pour un genre majoritairement sollicité et regardé par ados et préados débordants d’hormones et dont on jurerait, en se fiant à leur consommation de mouchoir, qu’il sont allergiques) bon marché destinés aux aficionados de la quatrième chaine (vous aurez d’ailleurs remarqué que ce film est une production canal +) obligés de s’endormir devant des matchs de foot afin de faire croire qu’ils n’ont pris l’abonnement que pour ça et qui, au lieu de pouvoir passer leur premier samedi du mois à regarder des nymphettes en nuisette, sont obligé de se les geler dans un stade en compagnie de supporteurs alcoolisés en survet’ car leur chère et tendre, croyant leur faire plaisir, leur à offert une place pour le match du soir, et pas des moindres : celle en plein dans le virage. On comprend donc mieux la réalité de la violence dans cette partie des tribunes car, si les supporteurs brulent les sièges et tentent désespérément de franchir les vitres pare-balles les séparant des autres spectateurs, ce n’est pas parce qu’ils sont fanatiques et légèrement dérangés, mais simplement parce qu’ils tentent par tous les moyens de quitter le stade pour rejoindre au plus vite leur téléviseur et ne pas manquer la scène où une jeune ingénue, rendue saoule par un jus d’orange, commence à caresser sa copine parce que « c’est doux », l’autre se laissant faire « parce que ça chatouille », avant qu’un bellâtre passant par là par hasard en caleçon ne vienne se joindre à elles. Cela dit qu’ils se rassurent, car leur abonnement n’en est pas perdu pour autant, puisque, pendant qu’ils se voient retenus dans le stade dans une odeur de merguez et gaz lacrymogènes, leur copine, ayant invité au passage sa meilleure amie, regarde ledit film pour « comprendre », parce qu’elle « ne voit pas ce qui les attire là dedans ». Pourtant, quand le malheureux regagnera enfin son appartement après la garde à vue réglementaire, il se demandera pourquoi le stock de jus d’orange a été si rapidement liquidé et les placards ont été ouverts et minutieusement fouillés. Que les femmes cependant se rassurent car le marché du film X (il ne s’agit en fait pas de la lettre « X » comme beaucoup voudrait nous le faire croire, mais du chiffre romain « 10 », indiquant qu’un réalisateur de ce genre de film ne tourne pas un, mais dix film en même temps (et avec les mêmes images)) se voit investi par des femmes tournant des films pour les femmes. Et le porno féminin et à des lieues de son homologue masculin, en effet, dans un porno classique la fille ne peut pas payer le livreur de pizza et du coup finie par coucher avec lui là où, dans un porno féminin, la fille paye le livreur ET couche avec lui (et lu offre même de la pizza ensuite), ce qui, soyons d’accord, n’a rien à voir.

 

Mais ce n’est pas là le sujet. Pour en revenir au film du jour, celui-ci était à l’origine intitulé La Salope et devait raconter l’histoire d’une fille qui couche avec des mecs (cela n’a l’air de rien comme ça mais il s’agit du niveau de scénario pornographique le plus élaboré qui soit). Cependant, à l’heure d’entamer le tournage, le réalisateur était morose. Il venait en effet de se faire coiffer au poteau par son concurrent direct déjà en train de tourner son prochain film Les Salopes, l’histoire de deux filles qui couchent avec des mecs. Impossible, pensait-il, de pouvoir contrecarrer ce scénario en béton et cette imagination débordante. Ce fut alors, qu’avachi devant sa télé un mercredi matin, il tombe sur une publicité pour les Princes de LU, l’homme est frappé d’une illumination : et si il situait l’action de son film à la fin du moyen âge ? Aussitôt dit, aussitôt fait et le voilà qu’il change le titre pour La Princesse afin de brouiller toutes pistes pouvant mener aux fameux gâteaux fourrés. Le problème, c’est que dans sa catégorie les films d’époque moyenâgeuse se résument souvent à un viking coiffé d’un casque acheté à la boutique souvenir du parc Astérix et vêtu d’un tapis de douche imitation peau de bête, rencontrant une jeune fille issue de la noblesse ayant décidée de se baigner seule dans un lac isolé, ce qui permet ainsi d’éviter à la fois une couteuse panoplie de chevalier et une toute aussi onéreuse robe de princesse. Cependant le type est tellement motivé qu’il veut se démarquer totalement de la concurrence et décide donc d’engager un costumier. Il se retrouve alors avec de superbes habits d’époque, qu’il ne sait cependant pas utiliser car dans le lot il n’y a aucune tenue de viking et il n’est pas question pour lui de mettre la princesse d’entrée de jeu à moitié à poil dans le lac au prix où lui ont couté les accessoires. Ne voulant pas abandonner son projet, il décide alors de faire quelque chose qui n’a jamais été tenté auparavant dans l’industrie pornographique : engager un scénariste. Malgré les avertissements de ses collègues le faisant passer pour un fou, du moins ceux ayant saisi la fonction d’un scénariste, il passe son annonce et trouve rapidement preneur. L’heureux élu travail alors d'arrache-pied, transformant les dialogues de bas étages en envolée lyriques et ajoutant épithètes, COD et autres COI aux répliques monosyllabiques d’un couple surjouant leurs ébats. Un résultat pour le moins réussi comme en témoigne cette réplique fameuse : « L’idée du péché, est-ce déjà le péché ? » traduisant une phrase ayant bâti la carrière de M. Ardisson « Est-ce que sucer c’est tromper ?». Le seul inconvénient, c’est que là où la seconde phrase permet un enchainement évident vers la chair et la luxure, son évolution retravaillée autorise ce passage avec beaucoup moins de facilité. De plus, la fermeture éclair n’étant guère répandu en 1500, il est pour les acteurs, extrêmement long de se dévêtir. Et pas question pour eux de déchirer ou même de faire le moindre accroc à leurs vêtements, du fait de leur prix prohibitif. Ainsi, la mort dans l’âme, le réalisateur s’est résolu à laisser son film aux mains de la filière classique. Les autres avaient bien raisons : un porno avec un scénario, quelle hérésie ! Heureusement cette mésaventure ne lui a pas coupée sa soif d’innovation et l’homme est déjà reparti vers de nouveaux horizons en mettant sur pied un nouveau film révolutionnaire : Toutes des salopes, l’histoire d’un mec qui couche avec des filles.

31 octobre 2010

The American

the_american

Touche pas à mes frites

 

Dans le milieu on l’appelle le spécialiste, le genre de mec qui n’a pas froid aux yeux et qui est aussi craint que respecté par l’ensemble des (af)franchisés. Il faut dire qu’avec le temps il a acquis une sacré réputation et peu comme lui ont pu dans leur carrière venir à bout d’un meatballs 30 garni avec l’ensemble des crudités disponibles – et quand je dis l’ensemble, il ne s’agit pas seulement de toutes les variétés mais de toute la quantité disponible de chacune des variétés (après cela le Subway a du fermer ses portes pour rupture de stock) – et ce pour le dessert seulement (il s’était enfilé en entrée cinq hot-dog, pas les classiques avec leur maigre knack, mais la taille au dessus, farcie à la saucisse de Morteau ; et avait, en plat de résistance, dépouillé un KFC en leur faisant remplir son saut personnel d’ailes de poulets : un bac poubelle quatre roues qu’il garde toujours à porté de main pour ce genre d’occasions). D’ailleurs il reste particulièrement connu dans le milieu de la restauration rapide pour avoir forcer MacDo à lui créer son propre sandwich, le 280. Un numéro bien connu du grand public mais dont il faudrait bien se garder de confondre avec la version light distribuée à tout va. Car là où le sandwich connu de tous se contente de peser un maigre 280g, celui de notre homme doit son nom aux 280 équivalents Big Mac qu’il contient.

Ainsi donc tout allait parfaitement bien pour notre homme jusqu’au jour où on lui déroba sans prévenir son Américain, pas le sandwich qu’on rencontre souvent au voisinage des gares et se garnissant de steaks hachées fourrés aux frites et baignant dans le ketchup, non, son Américain sur-mesure, celui garni de cinq entrecôtes bien saignantes. A partir de là le type devient furax. Passe encore qu’on ne lui fournisse que 203 petits sachets de sauce au lieu des 257 demandés ou qu’on coupe son soda à l’eau, mais là il y a quand même des choses sacrées qu’on se doit de respecter ! Bien décidé à en découdre avec le voleur, le voilà parti sur ses traces, le suivant avec minutie dans chaque fast-food, chaque sandwicherie et même chaque minuscule échoppe à l’aspect douteux dissimulée en bordure de nationale. Un périple qui finira par l’entrainer jusqu’en Italie. Là il rencontrera un vieux pizzaiolo à la retraite qui essayera de le convaincre de la folie de sa revanche et surtout du pouvoir de la pizza. Cependant il est vain de vouloir raisonner un homme qui à les crocs et le type finira par avoir sa vengeance, qu’il ne mangera pas froide mais la réchauffera au micro-onde.

A noter qu’une suite est déjà en préparation. Plus engagée, Sauce blanche sanguine, c’est son nom, relancera le débat entre kébab et sandwich grecque : une dénonciation évidente du conflit chypriote.

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